Après une courte nuit d’une poignée d’heures, nous arrivons à 4h30 à Paksé. Nous prenons un santahu (un taxi-bétaillère) pour aller à l’autre bout de la ville où nous attendons 2h de plus avant de prendre un bus (trajet interminable !)... qui nous lâchera au beau milieu de la route ! 

Nous sommes toujours à 4 pour faire la boucle de Paksé (ou le plateau des Bolavens) et nous décidons de la faire en "stop".

Nous cherchons l'auberge "verte" qui est sur la route de la cascade Tad champee. Nous y allons à pieds avec nos gros sacs. Le chemin traverse des champs de caféiers en fleurs (l’odeur est enivrante) et finalement nous arrivons à la cascade (2,5 km)… Pas d’auberge ! 

Tant pis, nous prenons le petit dej (trop bon, avec un super café cultivé à 3m de nous) et nous allons  la cascade. Elle n’est pas très grande mais plutôt jolie. Il pleut et nous sommes seuls. Il y a là un petit radeau de fortune que nous utilisons tout de suite. En tirant sur une corde nous pouvons aller au plus près de la cascade... au cœur de l’action !  Nous faisons le tour pour aller derrière la chute d’eau. Nous nous abritons un peu le temps que la pluie cesse.

Puis, nous re-faisons les 2,5 kms dans le sens inverse pour tomber enfin sur "l’auberge verte"… En fait, elle était à l’endroit où le bus nous a déposé précédemment ! On s'y pose tranquille quand une énorme averse nous tombe dessus ! Du coup, on reste à l’abri pendant la dernière partie de l’après-midi, à boire des coups avec nos copains.

Le soir, quand la pluie s’est arrêtée, nous sortons manger. Quatre Laotiens nous invitent à partager le lao lao (un alcool local qui retourne la tête! ) et le som mou (de la charcuterie locale). Nous passons un petit moment avec eux avant qu’ils nous demandent de partir… Étrange ! 

Enfin, nous mangeons une soupe de nouilles et nous allons nous coucher...tôt !

Debout à 7h ! Nous prenons un café et nous faisons nos sacs.

Nous voulons faire une rando dans la jungle qui relie deux cascades avant de commencer à faire du stop. Nous apercevons la première cascade et nous commençons à marcher… Le chemin est très pentu et très glissant. Avec nos gros sacs, c’est une galère ! 

On chute plusieurs fois avant de faire demi-tour mais on se rend compte que le chemin est de pire en pire… Nous allons tout de même au point de vue pour voir cette cascade qui fait quelques 120 m de haut dans sa globalité.

Nous prenons un petit dej' et nous décidons de partir en stop. Tant pis pour la seconde cascade pourtant réputée... Rapidement, une première camionnette s’arrête . Nous montons sur le plateau arrière en compagnie de 6 Laotiens et de "leurs poules"....Puis, une deuxième camionnette nous prend pour effectuer le second tronçon...A la fin du trajet, le chauffeur nous demande de l’argent ! Visiblement,  il y a eu une incompréhension, tant pis !… Une autre camionnette et un pickup plus tard, nous voici à Tad Lo, notre destination.

Même à 4, le "stop" fonctionne super bien ! Nous n’avons jamais attendu plus de 10 min !

Nous louons une chambre dans une auberge. Nous sommes dans de petits bungalows en bambou tressé qui surplombe la rivière. C’est magnifique ! De nos hamacs accrochés à notre terrasse, nous avons vue sur les cascades !

Après avoir mangé, nous allons voir les éléphants ! Ce sont des travailleurs locaux qui, après une journée de labeur avec leur éléphant, viennent les laver et les rafraichir dans la rivière. C’est un super moment malgré quelques touristes (insupportables) qui veulent caresser les pachydermes ou prendre des photos d'un peu trop près !

Grasse mat’ ! (C’est week-end quand même !)

Nous allons prendre notre petit dej et nous retournons dans nos cases juste avant que l’orage nous tombe dessus. Depuis 10 jours, nous arrivons à slalomer entre les gouttes !

Nous en profitons pour nous reposer et glandouiller !

Aujourd'hui, nous louons des motos (bien pourries) et nous allons dans un village de l’ethnie Katu.

Ici, le "Capitaine Hook" est un membre de l’ethnie qui est parti étudier l’anglais pendant 5 ans avant de revenir dans son village. Il fait, désormais, découvrir aux touristes, les us et coutumes de son peuple.

Nous cherchons le fameux "capitaine"... Dans le village, Il règne une ambiance "bizarre"… Nous allons boire un café pour demander des infos et nous tombons , par hasard, dans la maison du capitaine Hook. La cafetière, les tasses, les filtres, les pailles... Tout est en bambou ! Stylé !

Nous partons pendant une heure avec notre guide pour visiter les champs et le village.

Voici les quelques infos qui nous ont le plus impressionné :

- Les Katus pensent que la Terre est plate et que le soleil tourne autour d’elle. Ils croient que nous sommes "blancs" parce que nous buvons beaucoup de lait et que nos yeux sont bleus parce que nous buvons du soda !

- Certaines croyances sont bien ancrées...Exemple : Un jour, un géant venant pour dévorer tous les villageois, est tombé face à quelqu’un qui fumait du tabac avec une grande pipe à eau. Le géant pensant que celui-ci était en train de manger du feu, pris peur et s’enfuit. C’est pourquoi, ici, toute la tribu fume  et ce, à partir de 2 ans !

- Les femmes doivent accoucher seules dans la forêt et elles doivent passer un test à leur retour, pour savoir si le bébé est  bon ou  mauvais !... Puis, un soir de pleine lune, la maman doit aller voir la chamane du village pour lui raconter un rêve. Celle-ci interprète le songe et en déduit le nom de l’enfant. Si, par malheur, c’est un cauchemar, on devra attendre la pleine lune suivante.

 - Si, par hasard, la chamane n’a pas la réponse à une question, on ira voir le gourou...Et si le gourou sèche à son tour, on consultera  le médium…

- Si, dans une famille, un des membres meurt par accident, ça porte malheur ! Tout le reste de la famille doit quitter le village pendant 5 ans avant de pourvoir revenir.

 - La polygamie est courante (ce qui permet à l’homme de ne pas travailler) et le mariage est possible à partir de 8 ans.

- Ils vénèrent certains esprits et une fois par an, pour en apaiser certains, ils tabassent, chacun leur tour, un chiot jusqu’à ce que mort s'ensuive ! 

 - Ils n’ont pas d’écriture... Les anciens enseignent aux plus jeunes (c’est pour cela que les croyances ne changent pas). Ils n’ont pas de calendrier fixe, mais 9 saisons. Par exemple, la saison du plantage de riz, puis, celle de la mangue, celle des chiots, celle de la récolte du riz, etc...

- Dans un registre plus léger, il est possible de faire des « bulles de savon » avec de la sève. Nous avons mangé des morceaux de ruche avec des larves d’abeilles encore présentes dans les alvéoles, et Clément à manger des fourmis vivantes… C’est acide ! (Pour info, eux se servent des fourmis comme déodorant !)

Nous rentrons un peu perturbés par tout ça… Nous échangerons beaucoup avec Méli et Djé.